mardi 31 août 2010

Qui est in, qui est out ?




"Mais t'es sûre que t'es pas lesbienne avec toutes ces photos de nus féminins sur ton disque dur ?"
Ravie qu'on m'aide enfin à me poser la question.


vendredi 27 août 2010

Café et cigarettes.

Putain de nuit.
Je la vois espionner sa compagne avec autant d'intérêt que j'en aurais pour une personne qui m'aime. Gonflée par ses racontards de sa vie d'avant, de sa pseudo apogée professionnelle bourrée d'anecdotes improbables, toujours classieuses, mille fois entendues et répétées à chaque renouvellement de l'auditoire.
Les mots frappaient et étaient chaque fois plus prévisibles tant et si bien que le sentiment d'être mariée depuis trop longtemps à quelqu'un qu'elle n'avait que trop peu aimé était attaché à chacune de ses phrases. Cette étincelle nomade grandissante, elle revient de plus en plus. C'était il y a plus d'un an et demi la dernière fois. L'idée c'était un billet quelconque pour Londres ou approchant, perfectionner l'anglais, bosser dans un bar, peut être au noir quitte à se fermer les portes d'élite qui lui était prédestinée. Rien à foutre du parcours tout tracé mais surtout fantasmé pour elle. Jamais ça n'arrivera. La récompense à sa bonne tenue n'étant pas plus d'intérêt mais au contraire une attention répugnante pour un auditoire neuf qu'elle semblait tenter d'adopter.
Ce n'est pas que de la jalousie, c'est autant de dégoût pour une chose que la laideur et l'âge guette, qui réalise qu'elle ne peut plus que descendre les marches de la réussite une par une. Peu à peu on l'oubliera et ses contacts se feront de moins en moins nombreux, embourbée dans l'ennui du quotidien elle persèverera à raconter ses histoires d'ambassadeurs ou de délires diplomatiques. Il n'y a pas de mal à la vie en société dans le fond, même si je reste sur mon idée que l'horreur de la solitude est l'horreur de soi même. L'envie d'être seul pourtant est naturelle voir saine. Il y a toujours cette méfiance.

Je n'ai pas besoin d'une phrase de grand penseur pour résumer la seule obsession de ma vie : "I want to be forgotten and I don't want to be reminded" Je repense à mes années de collège, où ma seule ambition était de me fâcher avec ma famille ou au moins de disparaître sans qu'on me cherche, une petite mort avec un contract de rétractation inclus en somme. Je finirais peut être vieille et seule, mais on finit presque tous vieux et seuls sauf les martyrs je crois. Les gens qu'on décrit comme gentils et sans histoire et qui sont au choix ou des monstres, ou des victimes.
D'ailleurs pour ce qui est des monstres, je m'indigne de cette froide soif de sensationnel ou de ce bal d'ignorance monstrueux que j'observe chaque jour avec un regard de dégoût profond. J'ai envie d'être ignorante alors je me montre indifférente. Mais bordel, qu'est ce qu'on ressent quand on veut lire le monde.
J'ai peur d'écrire vrai, alors j'espère que mes raisonnements resteront d'une naïveté et d'une immaturité spectaculaire. Je déteste le sensationnel car il ne s'agit que de vieux bouts de charognes brodé de mots tonitruants. Il n'y a que de l'indifférence dans ce sensationnel. Forcément, quand on pense à cela on pense aux gens que cela "touche". Ceux qui lisent comme moi les faits divers sont partagés entre les problèmes mentaux ou la compassion comme unique jugement d'une personne évoquée dans cette rubrique. Moi j'ai de la peine pour elle.
J'ai de la peine pour sa situation. Elle se réveille meurtrière et ce qui était autre fois si proche de son sein n'est plus par sa faute. Rien ne sera plus pareil. Quel sens peut avoir la vie maintenant ?
Tout était si facile à changer de voie au final pour un peu qu'on le veuille. Cela m'attriste les destinées qui s'éclatent au sol comme des putains de chars solaires guidés par l'inconséquence. Je ne veux pas de ça.

mardi 17 août 2010

Kiss you off

1.
Il y a cette ville déserte aux fondations baclées qui habite le creux de mon abdomen, entre chacun des os découverts par mon manque de graisse à cet endroit. Elle est grossière avec ses teintes noires et blanches et son esthétisme me rappelle celle des envolées graphiques de Stan Donwood.
Je l'ai toujours sentie là, enveloppée par quelques muscles rassurant, se consumant à l'infini tant avec mes désillusions liées à mon vieillissement prématuré qu'à la combustion d'idéaux juvéniles. L'attirance et la répulsion étant simultanées dans le cas de l'inconnu (ici moi-même), j'aimerais savoir si je suis chauvine de ma ville intérieure. Je pensais à ceux qui ne peuvent rester seuls, quand j'ai une ville grouillante de désastre uniquement à moi et je me disais que refuser la solitude c'est se refuser soi-même. La dépression de l'isolement laisse peu à peu apparaître la personne sans artifices ou influences et jamais ma ville n'a été mégalopole depuis cette retraite.


vendredi 6 août 2010

Mother



Non Maman, je ne boirais pas ce soir.
J'écris un message sans intérêt en écoutant un peu de Belle & Sebastian qui me donne envie de New York. Envie de me barrer de ce pays, de découvrir le monde et d'oublier mes amis temporaires chaque jour qui passe. Ça semble tellement adolescent n'est ce pas ? Peut être qu'au fond de moi il y a une adolescente qui délaisse Anna Karénine et les autres Emma Bovary pour la Bella Swan d'un roman hideux grand public. J'écoute peut être même Saez qui sait, je rêve peut être de révolution et de socialisme ? Non mère, je suis sage. Trop sage peut être. Tu voudrais que je sois normale mais je pense que ça ne se fera jamais. Je serai toujours un monstre dans le fond il faut croire, à rêver de robes des années 40 et de chapeaux melons pour femmes quand la mode est aux survêtements et aux talons à plateaux. Quelque part en moi j'ai la fièvre du burlesque, ce désir de décalage et de féminité mais tu le sais déjà, je crois t'en avoir fait part à cette projection de Tournée. Désolée de ne pas être à la hauteur, de ne pas être comme tu le désirerais. Je rêve de romance, je rêve de partir loin de tout découvrir. Grèce, Turquie, Etats-Unis d'est en ouest, Danemark, Pays Bas, Angleterre, Irlande, Ecosse...

Moi aussi je veux mentir la nuit en écoutant de la musique sur la route et confier des mots tendres qui ne correspondent pas à ma nature. Je veux vivre pour moi comme on doit le faire quand on est jeune et égoïste. Je suis désolée de ne pas être la fille que tu attendais. Pardonne moi un jour d'être ta déception, de tenir tellement de ce père qu'on abhorre toutes deux. Pourtant tu pleures : j'ai grandi trop vite et je ne réagis pas à tes larmes. Je te dis que je ne t'écoutes pas mais c'est faux, je t'entends plutôt. La culpabilité ne m'atteint pas quand l'enjeu est le choix de ma propre vie. Adulte trop tôt, un adulte imparfait et avorté.

lundi 2 août 2010

jeudi 29 juillet 2010

Ce qui fut, cela sera ; ce qui s'est fait se refera ; et il n'y a rien de nouveau sous le soleil.


Tu me reproches mon manque d'optimisme, alors je vais tenter de faire un effort.
Je vais essayer de me dire qu'au final ton amour était suffisamment fort, bien qu'il n'ait jamais trouvé la force de m'attendre. Je te sens vexé à la fin de cette ligne alors je vais te passer un peu de pommade. Tu as une compréhension de ma personne qui me laisse en général sans voix, bien que tu apparaisses au premier abord comme un ami superficiel et inculte, tu le dis toi même.
L'ignorance est un accès au bonheur, tu ne veux pas vivre torturé. Hélas, rien que pour pouvoir penser à cela tu l'es déjà, tu es juste comme moi.
C'est une des explications à notre attirance mutuelle qui restera constante quoi qu'on fasse. On ne peut pas se mentir. Je veux te jurer de ne plus jamais partir. Je veux te jurer de ne plus t'être étrangère à nouveau quand le dialogue et notre souffle se fait court. Si tout était à refaire, on y retournerait. On referait tout. J'essaierais simplement de rester, d'y croire un peu plus. Je voudrais t'offrir tout ce qu'une chanson de Brel ne saurait résumer bien qu'elle reste pour moi l'une des plus belles chansons jamais écrites, si ce n'est pas la plus belle chanson française de tous les temps.
Quand tu dis que je suis une partie de toi je pense que tes mots ne sont jamais tombés aussi justes. Tu es une partie de moi sur laquelle une autre majorité aurait un ascendant et vice versa.
Je suis ta partie torturée et angoissée que peu connaissent, celles des crises d'angoisses, des pleurs, de la douleur, de toute cette partie de ta vie que tu veux oublier. Puisque je suis comme ça je te comprends, mais je te fais souffrir énormément aussi. Tu es la partie de moi qui se laisse vivre tout en tentant de rester "morale" -grand mot que la morale. Je me plais avec toi bien que je regrette l'immobilisme dans lequel peut me jeter cette satisfaction trop acquise.
Il y a moins d'un an avant de nous revoir, ou peut être un peu plus. Je sais que tu n'oublieras pas ce rendez-vous. On se l'était promis, on savait que l'on finirait par se déchirer et on voudrait tout reprendre. Cela paraissait tellement loin à l'époque, on est déjà à mi-chemin entre notre début, et notre renaissance. Te dire je t'aime me semble tellement insipide maintenant. La force de mes sentiments ne se discute pas, tu es bien, bien plus qu'une personne à aimer.

Tape song

Les offres défilaient sous ses yeux comme tant d'images incessantes pour l'ensemble de son cerveau. Sa bouillie cérébrale tentait tant bien que mal de s'activer pour remettre ces idées en place, il semblait que ses cicatrices l'en empêchaient. Tout revenait, elle se rappelait de son corps, à lui, comme il l'avait partagé avec elle, comme il lui avait donné toute la tendresse factice qu'on est capable d'offrir en restant humain, en restant égoïste. C'est inné.




Les différentes vitrines de créateur et les jeunes filles aseptisées des galeries Haussmann finirent par la lasser et le cliquetis de ses pas se fondirent dans une foule polyglotte. Une foule purulente comme tant de pustules, plus concentrée au centre et semblant ne jamais finir de s'étendre dans sa forme grotesque et nécessairement répugnante. La dernière image qu'elle avait de lui, c'était son dictaphone posé et éteint sur sa table de nuit. Il était mal rasé, il remettait sa chemise sur son dos adoré. Jamais il ne reviendrai. Les règles ne mentaient jamais. Les règles n'étaient pas faites pour être enfreintes, pas cette fois. Ils n'étaient pas des marginaux, ils ne faisaient que se partager.
Seulement, il avait décidé de ne plus se partager avec elle. La défaite semble toujours une véritable mutilation, alors elle voulut ressentir la douleur d'une manière physique atroce. Le verre ne coupe jamais assez quand on veut ressentir la douleur. Il ne tombe jamais assez fort quand on veut le briser. Elle aurait voulu tout régler, être ce verre à travers le miroir. Pourtant des mois après elle retrouva quelqu'un avec qui se partager. Il y avait juste un peu trop de verre à recoller, et elle ne retrouva pas tous les morceaux. Il préféra se venger, lui rappeler toutes ces nuits et ces soirées crapuleuses en venant s'écraser dans la plante de son pied tant et si bien que son amourette en fut réduit à néant. Comme le passé est trop lourd, le présent se devait pour lui d'être léger. Elle se délestât du verre et redevint putain.

Un jour, un jeune garçon s'attacha à la putain. Il lui jura tout l'amour du monde, lui pria de lui pardonner ces écarts et ses défauts et qu'il ferait tout pour se savoir destinataire de ses sourires. Il la désirait autant qu'il la repoussait. La regarder monter ses escaliers avec d'autres hommes l'emplissait d'une jalousie que l'excitation transformait en rage. Le dernier jour de magie, la dernière fleur jetée au milieu de l'allée depuis sa fenêtre pour signifier tout l'amour qu'elle se refusait.

dimanche 25 juillet 2010

dimanche 18 juillet 2010

Ecriture automatique


Les pensées noires nous embrasent et nous baisent.

L'Apollon translucide contemple sa victoire.

L'Homme est Un, qui ne sera jamais Femme.

Tes phrases alambiquées ne sont que des projets illusoires.

Tu n'es pas fidèle à toi même.

Prison, prison, tu tombes et tu te fends.

Tes barreaux sont d'une telle consistance que seul ton sang ne pourrait te franchir.

Elle luit et nous guette, la Vierge de Lumière. Elle est assassine quand rugit la tempête.




samedi 3 juillet 2010

Les Deux Consolés, Voltaire (1756)

Le grand philosophe Citophile disait un jour à une femme désolée, et qui avait juste sujet de l'être : « Madame la reine d'Angleterre, fille du grand Henri IV, a été aussi malheureuse que vous : on la chassa de ses royaumes ; elle fut prête à périr sur l'Océan par les tempêtes ; elle vit mourir son royal époux sur l'échafaud.

— J'en suis fâchée pour elle, dit la dame; » et elle se mit à pleurer ses propres infortunes.

« Mais, dit Citophile, souvenez-vous de Marie Stuart : elle aimait fort honnêtement un brave musicien qui avait une très-belle basse-taille. Son mari tua son musicien à ses yeux ; et ensuite sa bonne amie et sa bonne parente, la reine Élisabeth, qui se disait pucelle, lui fit couper le cou sur un échafaud tendu de noir, après l'avoir tenue en prison dix-huit années.

— Cela est fort cruel, répondit la dame ; » et elle se replongea dans sa mélancolie.

« Vous avez peut-être entendu parler, dit le consolateur, de la belle Jeanne de Naples, qui fut prise et étranglée ?

— Je m'en souviens confusément, » dit l'affligée.

« Il faut que je vous conte, ajouta l'autre, l'aventure d'une souveraine qui fut détrônée de mon temps après souper, et qui est morte dans une île déserte.

— Je sais toute cette histoire, » répondit la dame.

« Eh bien donc, je vais vous apprendre ce qui est arrivé à une autre grande princesse à qui j'ai montré la philosophie. Elle avait un amant, comme en ont toutes les grandes et belles princesses. Son père entra dans sa chambre, et surprit l'amant, qui avait le visage tout en feu et l'œil étincelant comme un escarboucle ; la dame aussi avait le teint fort animé. Le visage du jeune homme déplut tellement au père qu'il lui appliqua le plus énorme soufflet qu'on eût jamais donné dans sa province. L'amant prit une paire de pincettes et cassa la tête au beau-père, qui guérit à peine, et qui porte encore la cicatrice de cette blessure. L'amante, éperdue, sauta par la fenêtre et se démit le pied ; de manière qu'aujourd'hui elle boite visiblement, quoique d'ailleurs elle ait la taille admirable. L'amant fut condamné à la mort pour avoir cassé la tête à un très grand prince. Vous pouvez juger de l'état où était la princesse quand on menait pendre l'amant. Je l'ai vue longtemps lorsqu'elle était en prison ; elle ne me parlait jamais que de ses malheurs.

— Pourquoi ne voulez-vous donc pas que je songe aux miens? lui dit la dame.

— C'est, dit le philosophe, parce qu'il n'y faut pas songer, et que, tant de grandes dames ayant été si infortunées, il vous sied mal de vous désespérer. Songez à Hécube, songez à Niobé.

— Ah! dit la dame, si j'avais vécu de leur temps, ou de celui de tant de belles princesses, et si pour les consoler vous leur aviez conté mes malheurs, pensez-vous qu'elles vous eussent écouté ? »

Le lendemain, le philosophe perdit son fils unique, et fut sur le point d'en mourir de douleur. La dame fit dresser une liste de tous les rois qui avaient perdu leurs enfants, et la porta au philosophe ; il la lut, la trouva fort exacte, et n'en pleura pas moins. Trois mois après il se revirent, et furent étonnés de se retrouver d'une humeur très gaie. Ils firent ériger une belle statue au Temps, avec cette inscription :


À CELUI QUI CONSOLE.

Twins


Elle
Cicatrice de brûlure sur ma main. Ce que je peux me haïr quand je fais ça. J'aurai voulu que tu sois à ma place, que tu le comprennes. Non je ne me suis pas jetée dans les escaliers pour que tu m'aimes plus, car je ne t'aime plus. Je te méprise, tu as bien compris que tout ce qu'on s'est dit ne représente plus rien.
Il est bon qu'une fois fini l'amour retourne à la vase dont il est issu.
D'ailleurs je me retrouve avec ce garçon, puis cet autre aussi, et peu à peu les promesses d'amour absolu ne résiste qu'en un imbécile rendez-vous qui n'aura jamais lieu. Je réponds à tes messages par pitié, je te jure que je n'en suis pas à nier ton existence quand les bras d'un autre m'occupe. C'est faux. J'imagine ton entourage, il te ménage, te dis de ne pas te remettre en question. Je ne suis qu'une conne. La vérité c'est que je ne t'aime plus, c'est comme ça accepte le.
Tu vas espérer pendant encore un an, à imaginer que je t'attends, tu te goures. Je vais vivre à en crever quand tu te laissera tomber dans une mélancolie puante. Peut être même que tu viendras me chercher.
J'ai gagné. Qui est le maître maintenant ?

*
* *

Lui
Je n'arrive juste pas à croire les bouleversements de ces derniers mois, comment j'ai pu tout perdre quand j'aurai pu tout avoir. J'ai perdu la ville, j'ai perdu ton amour, j'ai perdu le masque qui me laissait être humain. Je ne comprendrais jamais comment devenir meilleur t'as détaché de moi. Mentir ne mène à rien, je t'ai aimé parce que tu m'aimais. Maintenant je pense à elle
et je me dis que je n'ai de chance avec personne. Elle me veux comme on désire ce qui nous effraie le plus. Je ne suis pas sûr de pouvoir vivre comme elle même si je nous sais semblable. Je reviendrais te chercher un jour, pour t'affirmer mon dévouement et je te parlerai de ce rendez-vous. Je serai seul ce jour là, je n'aurai que mon sexe à t'offrir. Sois bien assurée ma mignonne que ce ne sera pas à toi que je dédierais mon offrande, victoire sera mienne.

*
* *

Vérité
Je ne veux pas crever de ces absurdités, de toutes ces fins, toutes ces choses qui par leur aboutissement dans le néant sont inutiles. Pourtant, je te désire, et tu n'es pas là quand j'ai besoin de toi. Tu vas encore te demander comment quelqu'un peut penser avoir besoin de toi quand bien même tu es incapable d'avoir besoin de toi même.

Sincèrement je ne pense pas avoir vu de truc plus gerbant que des photos illustrant ces deux mots depuis un bon moment : cephalopagus et cephalothoracopagus. La nature dans toute sa splendeur.

jeudi 17 juin 2010

"Déçu de vous, déçu de nous, je ne crois plus en rien du tout."


Comme d'habitude je ne sais où commencer. Si je dois repartir au 5 mars de l'année dernière, au 21 février, au jour où j'ai senti que je te voulais.
J'aimerais te dire quand je t'ai enfin 'senti'. j'en suis incapable. Je me rappelle ce film où deux époux trompés se demandent comment ça commence. On ne le voit pas venir. La fin non plus d'ailleurs. C'est la deuxième fois en 3 mois que tu me dis ça. Que tu m'aimes. Que tu ne me veux plus. Que tu n'aimes pas ces filles, que tu ne les touchera pas, mais que tu ne te sens plus à mes côtés.

Je veux te posséder, je tente de me raisonner, je me dis que tu n'en vaux pas la peine. Ça ne sert à rien, à part agrandir dangereusement l'étendue de ma mégalomanie naissante. Il y a quelques temps j'avais décidé de tout laisser tomber pour toi.
De rompre ces dégueulasses idées qui veulent qu'on connaisse autre chose pour refuser mon amour à quelqu'un d'autre que toi. Je me serais faite nonne, l'idée de vivre recluse et la notion de chasteté me conviennent bien comme cela engage une certaine mesure de soi. La démesure je ne l'ai connue qu'à tes côtés, quand j'ai pris mon allure modérée. A vrai dire, quand tu t'es éteint progressivement, ma flamme n'a fait que gagner en intensité silencieuse.
Je voudrais te dire toutes ces choses dont tu n'as clairement rien à faire. Que tous les autres étaient là pour que tu les jalouses. Tu ne me croiras jamais, et il y a elle. Je l'imagine à tes bras, tu l'embrasses, tu te sens bien. Pendant ce temps, le vide a bouffé tout ce que tu as laissé derrière toi, toutes ces personnes que j'ai pu quitter pour t'avoir, pour finalement me retrouver plus seule que jamais. J'aurai voulu écrire tout ce que je ressens avec une veine pseudo-poétique mais j'en suis incapable, je m'abandonne à une simple tristesse adolescente qui est, en vérité, une insulte à l'étendue de mes sentiments pour toi.
Je ne t'ai pas voulu intelligent, tu es devenu brillant. Je ne t'ai pas voulu beau, tu es devenu magnifique.


Tu m'as vu de tes yeux comme parfaite, là où je n'ai fait que dépérir et prendre la forme la plus répugnante qui soit, tant et si bien que je pourrais me forcer à tous les efforts du monde rien n'y fera. Je resterai repoussante dans ma solitude provoquée et détestée.
Je t'ai traité d'assassin. Je ressens une profonde trahison car, au fond de moi, je ne conçois pas l'idée de fin. C'est trop abyssal pour que je m'y arrête.
J'ai juste envie de me laisser vivre, je ne sais pas où j'irai de toutes manières. Plus j'y réfléchi plus j'angoisse. Je ne veux rien, je ne sais rien.
Je suis le miroir d'influences extérieures, je n'accomplis rien de moi même. Je sais apprendre, et appliquer. Pas créer. Je fais partie des gens qu'on valorise dans un premier temps, aux alentours de l'enfance et de la jeunesse, pour au final les foutre au placard. Je n'avais plus cette sensation à tes côtés, je me sentais exister et grossièrement unique.

Pendant des heures, j'écrirais.
J'écrirais tant qu'il y aura de la souffrance et cette page deviendra noire de mes idées confuses et puériles. Ai je vraiment besoin de l'exposer ? Peut-être est ce le premier pas vers une certaine guérison. On dit que ça passe, qu'il y en aura d'autre. L'idée de diversité me dégoûte, je n'ai eu que toi, je ne voulais que toi.

Je voulais renier la société moderne qui veut qu'on ait tout et tout le monde un grand nombre de fois. Je voulais leur montrer que nos valeurs morales nous hissait bien au delà de tout cela, qu'on était capable de s'aimer simplement sans doute, que la véritable révolution était dans un amour paisible et réciproque.

Le bonheur factice des grandes villes, des soirées et des plans d'une nuit nous aurait moqué, puis envié.




Musique : Sans viser personne - Benjamin Biolay

& une inondation de Louis Garrel (mauvais jeu de mots non voulu à la base, aux vues de l'actualité...)

Les amours mortes

Le trouble s'est peu à peu installé, tu t'es faite silencieuse.
Je t'observais, baissant timidement les yeux et tu semblais lire mon attitude avec une clairvoyance déconcertante que j'attribuais à ton expérience.
Je n'ai su qualifier la musique, malgré ma formation de pianiste maudite, peut être Haydn ?
Les reflets auburn encadraient ton visage et accompagnaient ton regard morne d'un contraste des plus vifs. Les routes disséminées sur ton visage me donnait une lecture conséquente, j'imaginais les chemins pris, ceux abandonnés pour aboutir dans une boutique miteuse à devanture moisie.

Que reste-t-il de tout cela, dis le moi ? Ton odeur semblait d'un autre temps, de celui où on se pare, où on pourrait s'adorer soi-même tant la beauté de la jeunesse est facile. Je m'enivrais de ton parfum que j'aurai aimé arborer sur ma peau pour me sentir femme, tout en entendant le murmure lointain de conversations collatérales et banales. Je pensais à l'Homme, à l'Antique. Tu en étais tellement loin, de ces canons, tu ne représentais pas même le corps sain, tes yeux m'attristaient.


Ce garçon si maigre, ce Vicomte, j'imaginais sa peau blanche en te regardant. Je le voyais cru et nu quand tes rides t'habillais d'un dégoût qui te rendais difficile à adorer.

mardi 8 juin 2010

Réflexions puériles

Je me pose un grand nombre de questions au sujet de l'adultère.

Pourquoi est-ce toujours si condamnable si le mariage n'est plus un engagement systématique envers Dieu ? A vrai dire, on ressent cette hypocrisie de la plupart des gens qui entretiennent eux même leurs déficience et ne s'en soulage qu'en la pointant sur autrui. De plus, les mariages de nos jours ne sont pas motivés par la raison, alors pourquoi condamner quelque chose sans aucun support rationnel mais une blessure de l'ego, celle là même qui engage des actes démesurés et condamnables comme les meurtres "passionnels". Il est donc bien question de "passions". Pas de faits rationnels. Nous jugeons quelqu'un parce qu'un autre a cessé de vivre par sa faute dans ce cas, certes.

Mais, pourquoi dissoudre un mariage par faute si cette faute ne peut être ressentie que d'une manière subjective ? Il semblerait que la trahison ne soit pas toujours un motif de séparation. Alors, l'appel à la justice serait l'expression de cette subjectivité et de notre perception négative de l'adultère. Se sent on plus coupable en trompant les liens du mariage ? Après tout, n'est ce pas une question d'amour propre, pas de statut juridique du couple, alors pourquoi attribuer tant de valeurs aux formalités? C'est une absurdité de plus que l'homme se crée, je me comprends. J'ai du mal à y attribuer une valeur.

Une formalité, vraiment ? Non, c'est vrai. On pourra me cracher à la gueule toutes ces idées sur la fondation de la famille qui semble subsister depuis Vichy (la fête des mères reste un bel exemple), pour moi le mariage restera une idée abstraite et nécessairement inutile de nos jours, tant que l'amour ou ce qui peut y ressembler anime les couples.

Mon Dieu, je ne saisis vraiment pas le mariage. J'espère que ça viendra avec le Temps.



Vidéos en vrac :


La théorie des cordes
(Mon petit instant de vulgarisation scientifique)


The Horrors
Who can say

samedi 5 juin 2010

J'ai cette déguelasse fascination...

Je ne pensais pas avoir le courage d'écrire à ton sujet, je l'avoue, si j'ose le faire c'est simplement parce que tu ne pourras le voir avant quelques jours, et par cette phrase -ainsi que son illustration- tu saura que je parle de toi. J'extrais péniblement cette matière que je ne sais pas manier encore tout à fait.

Les messages que j'envoie semblent résonner dans le vide, un écho d'un décalage creux me répond les platitudes qui nous ravissent de nos transports délicieux -je sais que tu adores cette association de mots. Cette pseudo-bohème, retraite littéraire à tes côtés me fascine de plus en plus. Nous sommes nos propres muses, plus efficace encore que d'admirer nos reflets. Il y a une sorte d'ironie tragique -le tragique est toujours sublimé sur la fin- dans notre rencontre, nous ne pensons pas au hasard et pourtant nous connaissons cette fin trop prévisible.


Qu'est ce que le hasard ? Un ensemble de causes et de conséquences si nombreuses qu'il en devient impossible de les approximer ou un phénomène aléatoire et par sa nature impossible à déterminer ? Je ne suis pas la première à me poser cette question, et c'est probablement cela qui t'intrigue je le sais.

Un jour, quand je serais plongée dans ton regard morne, ou que mes mains dévoreront ton corps osseux et magnifique, je t'expliquerais.
Je te dirais ce que j'ai ressenti au fond de moi avant même de te parler, cette spécificité inexplicable que je t'attribue alliée à une admiration quasi-infantile mais pourtant perverse.

Je veux être ton Anna Karina, je me fous d'une aventure prousto-dylanienne. Oh et surtout, je ne veux pas être comme "Elle".

Les gravures du XVème siècle me figent dans un roman d'Huysmans, tu sera le Des Esseintes aficionado de l'artificialité que j'aurais construite autour de ma personne, pour te plaire encore plus.



J'ai un cauchemar récurrent.
J'ai rêvé que tu m'aimais pour ce que j'étais.
Et j'ai perdu tout espoir de devenir meilleure.

jeudi 3 juin 2010

We are accidents waiting to happen

Je ne saurai expliquer la mauvaise conscience que l'on peut avoir à refuser la création d'un message d'introduction, ou à quel point ils peuvent toujours nous sembler mauvais.
Après tout, j'ai décidé que le début serait la fin.
De ce point de vue là, je pourrais peut être m'en passer, son importance résidant principalement dans la place supérieure du message meneur.

Pour moi, un début devrait être rempli à éclater, empli de tout ce que je désire. Je fantasme un film noir, une héroïne stéréotypée aux cheveux crantés... ou peut être brune aux lèvres trop rouges.
Je l'entends supplier, je la vois séduire dans une robe moulante. Cette Marylin ne serait que passive dans une histoire de passions incontrôlables, et de meurtres démentiels. Je la vois décalée et décadente. Les lèvres n'auraient donc pour utilité que la définition la plus triviale de la féminité par une apparence qui tendrait à un burlesque nostalgique. Les rues s'animent et se remplissent de putains, les shows du Cabaret animent Clichy, les mères inquiètent, montrent ces monstres sacrés en désexemple et s'empressent de rentrer chez elles contenter leurs maris de la manière la plus naturelle qui soit.



J'entends par naturel des faits excluant totalement l'influence de la civilisation et renvoyant principalement à des besoins vitaux, comme ici, une séquelle de l'instinct de survie par le mâle. On pourra toujours se leurrer, mais qui de notre Marilyn ou de notre Mère a vraiment avancé ?
Je ne saurais le dire, je ne ressens qu'une dégradation profonde. Dégradation d'une femme qui se voulant libre se rend objet. Dégradation d'une musique qui se voulant irréductible, est qualifiée d'élitiste. Dégradation de l'Art qui, libéré de la censure théorique, est censuré des esprits simples et bien-pensants.
J'assiste impuissante à ce qu'on appelle souvent une déshumanisation massive, je ne vois que du spectaculaire dans les journaux qui nous gavent jusqu'à la Nausée.
Le sang ne me fait éprouver qu'une fascination médicale, purement médicale.

Je méprise, j'adule, je vis enfin.


La Marylin a fait quelque pas et s'est effondrée dans la rue, loin d'appeler à l'aide pour une créature qui pourtant a rendu tant de services à notre Humanité, la Mère dit à sa chère tête blonde :
"Voilà, voilà ce qui t'attends, si tu n'écoutes pas tes parents."

Sois bon et tais toi.

"Chaos is a friend of mine."