jeudi 17 juin 2010

"Déçu de vous, déçu de nous, je ne crois plus en rien du tout."


Comme d'habitude je ne sais où commencer. Si je dois repartir au 5 mars de l'année dernière, au 21 février, au jour où j'ai senti que je te voulais.
J'aimerais te dire quand je t'ai enfin 'senti'. j'en suis incapable. Je me rappelle ce film où deux époux trompés se demandent comment ça commence. On ne le voit pas venir. La fin non plus d'ailleurs. C'est la deuxième fois en 3 mois que tu me dis ça. Que tu m'aimes. Que tu ne me veux plus. Que tu n'aimes pas ces filles, que tu ne les touchera pas, mais que tu ne te sens plus à mes côtés.

Je veux te posséder, je tente de me raisonner, je me dis que tu n'en vaux pas la peine. Ça ne sert à rien, à part agrandir dangereusement l'étendue de ma mégalomanie naissante. Il y a quelques temps j'avais décidé de tout laisser tomber pour toi.
De rompre ces dégueulasses idées qui veulent qu'on connaisse autre chose pour refuser mon amour à quelqu'un d'autre que toi. Je me serais faite nonne, l'idée de vivre recluse et la notion de chasteté me conviennent bien comme cela engage une certaine mesure de soi. La démesure je ne l'ai connue qu'à tes côtés, quand j'ai pris mon allure modérée. A vrai dire, quand tu t'es éteint progressivement, ma flamme n'a fait que gagner en intensité silencieuse.
Je voudrais te dire toutes ces choses dont tu n'as clairement rien à faire. Que tous les autres étaient là pour que tu les jalouses. Tu ne me croiras jamais, et il y a elle. Je l'imagine à tes bras, tu l'embrasses, tu te sens bien. Pendant ce temps, le vide a bouffé tout ce que tu as laissé derrière toi, toutes ces personnes que j'ai pu quitter pour t'avoir, pour finalement me retrouver plus seule que jamais. J'aurai voulu écrire tout ce que je ressens avec une veine pseudo-poétique mais j'en suis incapable, je m'abandonne à une simple tristesse adolescente qui est, en vérité, une insulte à l'étendue de mes sentiments pour toi.
Je ne t'ai pas voulu intelligent, tu es devenu brillant. Je ne t'ai pas voulu beau, tu es devenu magnifique.


Tu m'as vu de tes yeux comme parfaite, là où je n'ai fait que dépérir et prendre la forme la plus répugnante qui soit, tant et si bien que je pourrais me forcer à tous les efforts du monde rien n'y fera. Je resterai repoussante dans ma solitude provoquée et détestée.
Je t'ai traité d'assassin. Je ressens une profonde trahison car, au fond de moi, je ne conçois pas l'idée de fin. C'est trop abyssal pour que je m'y arrête.
J'ai juste envie de me laisser vivre, je ne sais pas où j'irai de toutes manières. Plus j'y réfléchi plus j'angoisse. Je ne veux rien, je ne sais rien.
Je suis le miroir d'influences extérieures, je n'accomplis rien de moi même. Je sais apprendre, et appliquer. Pas créer. Je fais partie des gens qu'on valorise dans un premier temps, aux alentours de l'enfance et de la jeunesse, pour au final les foutre au placard. Je n'avais plus cette sensation à tes côtés, je me sentais exister et grossièrement unique.

Pendant des heures, j'écrirais.
J'écrirais tant qu'il y aura de la souffrance et cette page deviendra noire de mes idées confuses et puériles. Ai je vraiment besoin de l'exposer ? Peut-être est ce le premier pas vers une certaine guérison. On dit que ça passe, qu'il y en aura d'autre. L'idée de diversité me dégoûte, je n'ai eu que toi, je ne voulais que toi.

Je voulais renier la société moderne qui veut qu'on ait tout et tout le monde un grand nombre de fois. Je voulais leur montrer que nos valeurs morales nous hissait bien au delà de tout cela, qu'on était capable de s'aimer simplement sans doute, que la véritable révolution était dans un amour paisible et réciproque.

Le bonheur factice des grandes villes, des soirées et des plans d'une nuit nous aurait moqué, puis envié.




Musique : Sans viser personne - Benjamin Biolay

& une inondation de Louis Garrel (mauvais jeu de mots non voulu à la base, aux vues de l'actualité...)

Les amours mortes

Le trouble s'est peu à peu installé, tu t'es faite silencieuse.
Je t'observais, baissant timidement les yeux et tu semblais lire mon attitude avec une clairvoyance déconcertante que j'attribuais à ton expérience.
Je n'ai su qualifier la musique, malgré ma formation de pianiste maudite, peut être Haydn ?
Les reflets auburn encadraient ton visage et accompagnaient ton regard morne d'un contraste des plus vifs. Les routes disséminées sur ton visage me donnait une lecture conséquente, j'imaginais les chemins pris, ceux abandonnés pour aboutir dans une boutique miteuse à devanture moisie.

Que reste-t-il de tout cela, dis le moi ? Ton odeur semblait d'un autre temps, de celui où on se pare, où on pourrait s'adorer soi-même tant la beauté de la jeunesse est facile. Je m'enivrais de ton parfum que j'aurai aimé arborer sur ma peau pour me sentir femme, tout en entendant le murmure lointain de conversations collatérales et banales. Je pensais à l'Homme, à l'Antique. Tu en étais tellement loin, de ces canons, tu ne représentais pas même le corps sain, tes yeux m'attristaient.


Ce garçon si maigre, ce Vicomte, j'imaginais sa peau blanche en te regardant. Je le voyais cru et nu quand tes rides t'habillais d'un dégoût qui te rendais difficile à adorer.

mardi 8 juin 2010

Réflexions puériles

Je me pose un grand nombre de questions au sujet de l'adultère.

Pourquoi est-ce toujours si condamnable si le mariage n'est plus un engagement systématique envers Dieu ? A vrai dire, on ressent cette hypocrisie de la plupart des gens qui entretiennent eux même leurs déficience et ne s'en soulage qu'en la pointant sur autrui. De plus, les mariages de nos jours ne sont pas motivés par la raison, alors pourquoi condamner quelque chose sans aucun support rationnel mais une blessure de l'ego, celle là même qui engage des actes démesurés et condamnables comme les meurtres "passionnels". Il est donc bien question de "passions". Pas de faits rationnels. Nous jugeons quelqu'un parce qu'un autre a cessé de vivre par sa faute dans ce cas, certes.

Mais, pourquoi dissoudre un mariage par faute si cette faute ne peut être ressentie que d'une manière subjective ? Il semblerait que la trahison ne soit pas toujours un motif de séparation. Alors, l'appel à la justice serait l'expression de cette subjectivité et de notre perception négative de l'adultère. Se sent on plus coupable en trompant les liens du mariage ? Après tout, n'est ce pas une question d'amour propre, pas de statut juridique du couple, alors pourquoi attribuer tant de valeurs aux formalités? C'est une absurdité de plus que l'homme se crée, je me comprends. J'ai du mal à y attribuer une valeur.

Une formalité, vraiment ? Non, c'est vrai. On pourra me cracher à la gueule toutes ces idées sur la fondation de la famille qui semble subsister depuis Vichy (la fête des mères reste un bel exemple), pour moi le mariage restera une idée abstraite et nécessairement inutile de nos jours, tant que l'amour ou ce qui peut y ressembler anime les couples.

Mon Dieu, je ne saisis vraiment pas le mariage. J'espère que ça viendra avec le Temps.



Vidéos en vrac :


La théorie des cordes
(Mon petit instant de vulgarisation scientifique)


The Horrors
Who can say

samedi 5 juin 2010

J'ai cette déguelasse fascination...

Je ne pensais pas avoir le courage d'écrire à ton sujet, je l'avoue, si j'ose le faire c'est simplement parce que tu ne pourras le voir avant quelques jours, et par cette phrase -ainsi que son illustration- tu saura que je parle de toi. J'extrais péniblement cette matière que je ne sais pas manier encore tout à fait.

Les messages que j'envoie semblent résonner dans le vide, un écho d'un décalage creux me répond les platitudes qui nous ravissent de nos transports délicieux -je sais que tu adores cette association de mots. Cette pseudo-bohème, retraite littéraire à tes côtés me fascine de plus en plus. Nous sommes nos propres muses, plus efficace encore que d'admirer nos reflets. Il y a une sorte d'ironie tragique -le tragique est toujours sublimé sur la fin- dans notre rencontre, nous ne pensons pas au hasard et pourtant nous connaissons cette fin trop prévisible.


Qu'est ce que le hasard ? Un ensemble de causes et de conséquences si nombreuses qu'il en devient impossible de les approximer ou un phénomène aléatoire et par sa nature impossible à déterminer ? Je ne suis pas la première à me poser cette question, et c'est probablement cela qui t'intrigue je le sais.

Un jour, quand je serais plongée dans ton regard morne, ou que mes mains dévoreront ton corps osseux et magnifique, je t'expliquerais.
Je te dirais ce que j'ai ressenti au fond de moi avant même de te parler, cette spécificité inexplicable que je t'attribue alliée à une admiration quasi-infantile mais pourtant perverse.

Je veux être ton Anna Karina, je me fous d'une aventure prousto-dylanienne. Oh et surtout, je ne veux pas être comme "Elle".

Les gravures du XVème siècle me figent dans un roman d'Huysmans, tu sera le Des Esseintes aficionado de l'artificialité que j'aurais construite autour de ma personne, pour te plaire encore plus.



J'ai un cauchemar récurrent.
J'ai rêvé que tu m'aimais pour ce que j'étais.
Et j'ai perdu tout espoir de devenir meilleure.

jeudi 3 juin 2010

We are accidents waiting to happen

Je ne saurai expliquer la mauvaise conscience que l'on peut avoir à refuser la création d'un message d'introduction, ou à quel point ils peuvent toujours nous sembler mauvais.
Après tout, j'ai décidé que le début serait la fin.
De ce point de vue là, je pourrais peut être m'en passer, son importance résidant principalement dans la place supérieure du message meneur.

Pour moi, un début devrait être rempli à éclater, empli de tout ce que je désire. Je fantasme un film noir, une héroïne stéréotypée aux cheveux crantés... ou peut être brune aux lèvres trop rouges.
Je l'entends supplier, je la vois séduire dans une robe moulante. Cette Marylin ne serait que passive dans une histoire de passions incontrôlables, et de meurtres démentiels. Je la vois décalée et décadente. Les lèvres n'auraient donc pour utilité que la définition la plus triviale de la féminité par une apparence qui tendrait à un burlesque nostalgique. Les rues s'animent et se remplissent de putains, les shows du Cabaret animent Clichy, les mères inquiètent, montrent ces monstres sacrés en désexemple et s'empressent de rentrer chez elles contenter leurs maris de la manière la plus naturelle qui soit.



J'entends par naturel des faits excluant totalement l'influence de la civilisation et renvoyant principalement à des besoins vitaux, comme ici, une séquelle de l'instinct de survie par le mâle. On pourra toujours se leurrer, mais qui de notre Marilyn ou de notre Mère a vraiment avancé ?
Je ne saurais le dire, je ne ressens qu'une dégradation profonde. Dégradation d'une femme qui se voulant libre se rend objet. Dégradation d'une musique qui se voulant irréductible, est qualifiée d'élitiste. Dégradation de l'Art qui, libéré de la censure théorique, est censuré des esprits simples et bien-pensants.
J'assiste impuissante à ce qu'on appelle souvent une déshumanisation massive, je ne vois que du spectaculaire dans les journaux qui nous gavent jusqu'à la Nausée.
Le sang ne me fait éprouver qu'une fascination médicale, purement médicale.

Je méprise, j'adule, je vis enfin.


La Marylin a fait quelque pas et s'est effondrée dans la rue, loin d'appeler à l'aide pour une créature qui pourtant a rendu tant de services à notre Humanité, la Mère dit à sa chère tête blonde :
"Voilà, voilà ce qui t'attends, si tu n'écoutes pas tes parents."

Sois bon et tais toi.

"Chaos is a friend of mine."