mardi 31 août 2010

Qui est in, qui est out ?




"Mais t'es sûre que t'es pas lesbienne avec toutes ces photos de nus féminins sur ton disque dur ?"
Ravie qu'on m'aide enfin à me poser la question.


vendredi 27 août 2010

Café et cigarettes.

Putain de nuit.
Je la vois espionner sa compagne avec autant d'intérêt que j'en aurais pour une personne qui m'aime. Gonflée par ses racontards de sa vie d'avant, de sa pseudo apogée professionnelle bourrée d'anecdotes improbables, toujours classieuses, mille fois entendues et répétées à chaque renouvellement de l'auditoire.
Les mots frappaient et étaient chaque fois plus prévisibles tant et si bien que le sentiment d'être mariée depuis trop longtemps à quelqu'un qu'elle n'avait que trop peu aimé était attaché à chacune de ses phrases. Cette étincelle nomade grandissante, elle revient de plus en plus. C'était il y a plus d'un an et demi la dernière fois. L'idée c'était un billet quelconque pour Londres ou approchant, perfectionner l'anglais, bosser dans un bar, peut être au noir quitte à se fermer les portes d'élite qui lui était prédestinée. Rien à foutre du parcours tout tracé mais surtout fantasmé pour elle. Jamais ça n'arrivera. La récompense à sa bonne tenue n'étant pas plus d'intérêt mais au contraire une attention répugnante pour un auditoire neuf qu'elle semblait tenter d'adopter.
Ce n'est pas que de la jalousie, c'est autant de dégoût pour une chose que la laideur et l'âge guette, qui réalise qu'elle ne peut plus que descendre les marches de la réussite une par une. Peu à peu on l'oubliera et ses contacts se feront de moins en moins nombreux, embourbée dans l'ennui du quotidien elle persèverera à raconter ses histoires d'ambassadeurs ou de délires diplomatiques. Il n'y a pas de mal à la vie en société dans le fond, même si je reste sur mon idée que l'horreur de la solitude est l'horreur de soi même. L'envie d'être seul pourtant est naturelle voir saine. Il y a toujours cette méfiance.

Je n'ai pas besoin d'une phrase de grand penseur pour résumer la seule obsession de ma vie : "I want to be forgotten and I don't want to be reminded" Je repense à mes années de collège, où ma seule ambition était de me fâcher avec ma famille ou au moins de disparaître sans qu'on me cherche, une petite mort avec un contract de rétractation inclus en somme. Je finirais peut être vieille et seule, mais on finit presque tous vieux et seuls sauf les martyrs je crois. Les gens qu'on décrit comme gentils et sans histoire et qui sont au choix ou des monstres, ou des victimes.
D'ailleurs pour ce qui est des monstres, je m'indigne de cette froide soif de sensationnel ou de ce bal d'ignorance monstrueux que j'observe chaque jour avec un regard de dégoût profond. J'ai envie d'être ignorante alors je me montre indifférente. Mais bordel, qu'est ce qu'on ressent quand on veut lire le monde.
J'ai peur d'écrire vrai, alors j'espère que mes raisonnements resteront d'une naïveté et d'une immaturité spectaculaire. Je déteste le sensationnel car il ne s'agit que de vieux bouts de charognes brodé de mots tonitruants. Il n'y a que de l'indifférence dans ce sensationnel. Forcément, quand on pense à cela on pense aux gens que cela "touche". Ceux qui lisent comme moi les faits divers sont partagés entre les problèmes mentaux ou la compassion comme unique jugement d'une personne évoquée dans cette rubrique. Moi j'ai de la peine pour elle.
J'ai de la peine pour sa situation. Elle se réveille meurtrière et ce qui était autre fois si proche de son sein n'est plus par sa faute. Rien ne sera plus pareil. Quel sens peut avoir la vie maintenant ?
Tout était si facile à changer de voie au final pour un peu qu'on le veuille. Cela m'attriste les destinées qui s'éclatent au sol comme des putains de chars solaires guidés par l'inconséquence. Je ne veux pas de ça.

mardi 17 août 2010

Kiss you off

1.
Il y a cette ville déserte aux fondations baclées qui habite le creux de mon abdomen, entre chacun des os découverts par mon manque de graisse à cet endroit. Elle est grossière avec ses teintes noires et blanches et son esthétisme me rappelle celle des envolées graphiques de Stan Donwood.
Je l'ai toujours sentie là, enveloppée par quelques muscles rassurant, se consumant à l'infini tant avec mes désillusions liées à mon vieillissement prématuré qu'à la combustion d'idéaux juvéniles. L'attirance et la répulsion étant simultanées dans le cas de l'inconnu (ici moi-même), j'aimerais savoir si je suis chauvine de ma ville intérieure. Je pensais à ceux qui ne peuvent rester seuls, quand j'ai une ville grouillante de désastre uniquement à moi et je me disais que refuser la solitude c'est se refuser soi-même. La dépression de l'isolement laisse peu à peu apparaître la personne sans artifices ou influences et jamais ma ville n'a été mégalopole depuis cette retraite.


vendredi 6 août 2010

Mother



Non Maman, je ne boirais pas ce soir.
J'écris un message sans intérêt en écoutant un peu de Belle & Sebastian qui me donne envie de New York. Envie de me barrer de ce pays, de découvrir le monde et d'oublier mes amis temporaires chaque jour qui passe. Ça semble tellement adolescent n'est ce pas ? Peut être qu'au fond de moi il y a une adolescente qui délaisse Anna Karénine et les autres Emma Bovary pour la Bella Swan d'un roman hideux grand public. J'écoute peut être même Saez qui sait, je rêve peut être de révolution et de socialisme ? Non mère, je suis sage. Trop sage peut être. Tu voudrais que je sois normale mais je pense que ça ne se fera jamais. Je serai toujours un monstre dans le fond il faut croire, à rêver de robes des années 40 et de chapeaux melons pour femmes quand la mode est aux survêtements et aux talons à plateaux. Quelque part en moi j'ai la fièvre du burlesque, ce désir de décalage et de féminité mais tu le sais déjà, je crois t'en avoir fait part à cette projection de Tournée. Désolée de ne pas être à la hauteur, de ne pas être comme tu le désirerais. Je rêve de romance, je rêve de partir loin de tout découvrir. Grèce, Turquie, Etats-Unis d'est en ouest, Danemark, Pays Bas, Angleterre, Irlande, Ecosse...

Moi aussi je veux mentir la nuit en écoutant de la musique sur la route et confier des mots tendres qui ne correspondent pas à ma nature. Je veux vivre pour moi comme on doit le faire quand on est jeune et égoïste. Je suis désolée de ne pas être la fille que tu attendais. Pardonne moi un jour d'être ta déception, de tenir tellement de ce père qu'on abhorre toutes deux. Pourtant tu pleures : j'ai grandi trop vite et je ne réagis pas à tes larmes. Je te dis que je ne t'écoutes pas mais c'est faux, je t'entends plutôt. La culpabilité ne m'atteint pas quand l'enjeu est le choix de ma propre vie. Adulte trop tôt, un adulte imparfait et avorté.

lundi 2 août 2010