J'aimerais te dire quand je t'ai enfin 'senti'. j'en suis incapable. Je me rappelle ce film où deux époux trompés se demandent comment ça commence. On ne le voit pas venir. La fin non plus d'ailleurs. C'est la deuxième fois en 3 mois que tu me dis ça. Que tu m'aimes. Que tu ne me veux plus. Que tu n'aimes pas ces filles, que tu ne les touchera pas, mais que tu ne te sens plus à mes côtés.
Je veux te posséder, je tente de me raisonner, je me dis que tu n'en vaux pas la peine. Ça ne sert à rien, à part agrandir dangereusement l'étendue de ma mégalomanie naissante. Il y a quelques temps j'avais décidé de tout laisser tomber pour toi.
De rompre ces dégueulasses idées qui veulent qu'on connaisse autre chose pour refuser mon amour à quelqu'un d'autre que toi. Je me serais faite nonne, l'idée de vivre recluse et la notion de chasteté me conviennent bien comme cela engage une certaine mesure de soi. La démesure je ne l'ai connue qu'à tes côtés, quand j'ai pris mon allure modérée. A vrai dire, quand tu t'es éteint progressivement, ma flamme n'a fait que gagner en intensité silencieuse.
Je voudrais te dire toutes ces choses dont tu n'as clairement rien à faire. Que tous les autres étaient là pour que tu les jalouses. Tu ne me croiras jamais, et il y a elle. Je l'imagine à tes bras, tu l'embrasses, tu te sens bien. Pendant ce temps, le vide a bouffé tout ce que tu as laissé derrière toi, toutes ces personnes que j'ai pu quitter pour t'avoir, pour finalement me retrouver plus seule que jamais. J'aurai voulu écrire tout ce que je ressens avec une veine pseudo-poétique mais j'en suis incapable, je m'abandonne à une simple tristesse adolescente qui est, en vérité, une insulte à l'étendue de mes sentiments pour toi.
Je ne t'ai pas voulu intelligent, tu es devenu brillant. Je ne t'ai pas voulu beau, tu es devenu magnifique.
Je t'ai traité d'assassin. Je ressens une profonde trahison car, au fond de moi, je ne conçois pas l'idée de fin. C'est trop abyssal pour que je m'y arrête.
J'ai juste envie de me laisser vivre, je ne sais pas où j'irai de toutes manières. Plus j'y réfléchi plus j'angoisse. Je ne veux rien, je ne sais rien.
Je suis le miroir d'influences extérieures, je n'accomplis rien de moi même. Je sais apprendre, et appliquer. Pas créer. Je fais partie des gens qu'on valorise dans un premier temps, aux alentours de l'enfance et de la jeunesse, pour au final les foutre au placard. Je n'avais plus cette sensation à tes côtés, je me sentais exister et grossièrement unique.
Pendant des heures, j'écrirais.
J'écrirais tant qu'il y aura de la souffrance et cette page deviendra noire de mes idées confuses et puériles. Ai je vraiment besoin de l'exposer ? Peut-être est ce le premier pas vers une certaine guérison. On dit que ça passe, qu'il y en aura d'autre. L'idée de diversité me dégoûte, je n'ai eu que toi, je ne voulais que toi.
Je voulais renier la société moderne qui veut qu'on ait tout et tout le monde un grand nombre de fois. Je voulais leur montrer que nos valeurs morales nous hissait bien au delà de tout cela, qu'on était capable de s'aimer simplement sans doute, que la véritable révolution était dans un amour paisible et réciproque.
Le bonheur factice des grandes villes, des soirées et des plans d'une nuit nous aurait moqué, puis envié.
Musique : Sans viser personne - Benjamin Biolay
& une inondation de Louis Garrel (mauvais jeu de mots non voulu à la base, aux vues de l'actualité...)